Chambre de Cole Ikunen * chambre 307, 4eme étage.

Un policier devant la porte fermée gardait la chambre. Cole était alité, pour une fois, il n'était pas attaché au lit métallique, ses poignets bandés suffisaient à expliquer pourquoi. Les deux dernières fois, son cou était ceinturé d'une bande bleue, et de nombreuses griffures rouges. Chlorine revoyait encore ses traces sur sa peau blanche. Ses yeux fermés, la première fois qu'elle était venue, était plus accusateurs encore que ceux qu'il posait sur elle, à l'instant. son regard était doux et consolant, comme si c'était elle qui avait besoin d'etre réconfortée en ce moment. Justement, un léger sourire déforma ses lèvres encore blanches quand elle ouvrit la porte, alors qu'elle pleurait comme une fontaine depuis la seconde où leurs regards s'étaient croisés. Elle devait garder le secret, elle le savait. "Chut", il dessina ce mot, du bout des lèvres, même s'il pensait cela inutile.

C'était lui qui se trouvait le plus égoïste à cet instant, d'avoir cédé à son coeur quand sa raison lui criait d'endurer. Il était tombé, dans un moment de faiblesse, un de plus, et s'en voulait, car elle pleurait à cause de lui maintenant. Toutes ces nuits où il pleurait en silence tant sa soeur lui manquait, peu importe, mais elle ne devait pas pleurer à cause de lui, ni à cause de qui que se soit d'autre.

C'est d'ailleurs pour ça qu'il haissait Angel plus que tout. Nimporte quel autre homme finirait toujours par la faire pleurer, et il ne pouvait laisser cela arriver. Il devait proteger Chlorine.

Perdu dans ses pensées, il ne l'avait pas vu s'approcher du lit, et toucher doucement le bandage qui recouvrait son bras. Elle parlait mais il ne l'entendait presque pas. Peut-etre étais-ce sa voix qui était presque un murmure ou simplement lui qui entendait mal, toujours est-il que ses paroles n'arrivait pas à lui. Mais elle était là.


Chlorine sentait son coeur lui bruler. Les mots qu'elle prononçait n'étaient meme pas audibles. Elle réussit finalement à lui dire "Je vais te sortir de là." et couru dehors. Dans le couloir, elle essayait de retrouver sa respiration, en vain. Seulement une fois sortie, elle recommença à respirer normalement, mais ce n'est qu'une fois chez elle que toutes les larmes qui l'étouffaient purent couler librement.