Chlorine 2 *

Agathe était là, au bureau d'accueuil, comme toujours, quand Chlorine poussa la porte, avec un soupir de soulagement.

"Agathe ..." murmura-t'elle à moitié en s'approchant du comptoir.

"Oui ?"

"Je voudrais prendre quelques jours de repos. Mais en restant ici. Je me sens pas de travailler."

"Tu es malade ?"

"Non ... enfin, pas que je sache."

"Ca va pas ?"

"Pas trop. Ca t'embete ?"

"Reste là si tu veux. Je m'occuperais des visiteurs. Ca fait déjà deux jours que tu es en arret, je vais pas t'en mettre d'autres."

Chlorine sourit légèrement. Elle s'assit à une table près du comptoir et pris le premier livre du rayon. "Je t'aime, moi non plus." s'affichait en gros sur la couverture. Elle tourna le livre en haussant un sourcil. Comment peut-on écrire de telles inepties. Le résumé au dos ne valait pas plus que le titre, mais peu importe. C'était le dernier rempart qu'elle avait trouvé contre elle-même. Tout, plutôt que de ressasser les trois derniers jours de sa vie.

Elle soupira longuement, sentant au même instant le regard d'Agathe posé sur elle. Simplement savoir cette vieille femme près d'elle, comme une mère veillant sur elle, suffisait à éclipser pour quelques instants toutes ses pensées négatives. Ce sentiment de protection lui était familier et elle avait du mal à vivre sans. Angel lui manquait de nouveau.
Pourquoi fallait-il toujours qu'elle fuit ceux qui l'aimait et la protégeait ?


*Kazu ... qu'est-ce que tu deviens ...*

Presque une semaine que cette petite routine étrange durait. Chlorine arrivait à ces heures de travail normales, avec des cernes chaque jours plus grandes, Agathe ne posait pas plus de questions qu'à l'ordinaire. Malgré sa demande, la réaction d'Agathe avait convaincue Chlorine de travailler, et elle avait fini par s'occuper de chaque visiteur. Elle se perdait dans el travail durant toute la semaine et tout son temps libre s'oubliait dans un livre chaque fois différent.

Un appel laissé en absence sur son portable la tira de sa léthargie dominicale. Le dimanche, la bibliothèque était fermée, mais en tant qu'employée, elle pouvait y rentrer sans porblèmes. Elle était seule et le portable posé sur la table vibra alors qu'elle était dans un rayonnage à l'opposé. En revenant, elle remarqua l'écran allumé et vit un message sur son répondeur : Okayashi.

Le message était simple. Cole allait etre transféré d'ici trois semaines à l'hopital Ste-Marie, mais elle pouvait venir le voir à l'hopital général aujourd'hui ou demain. Elle mit en vrac ses affaires dans son sac, et quitta la bibliothèque en trombe. Elle sauta dans le premier taxi qui passait et le fit dépasser les limites de vitesses jusqu'à ce qu'il s'arrete dans un crissement de pneus devant l'hopital.


[ On se caaasse direction : hosto ! ]