Chlorine : Rue et revendeur d'alcool (désolée San ^^')

Chlorine marchait, les yeux rivés sur ses pieds sanglés dans les rangers. Elle suivait le sol de bitume, sachant de mémoire où se trouvait ce qu'elle cherchait. De lourds nuages d'orages craquaient au dessus d'elle, et il se mit bientôt à pleuvoir. Sans même chercher à s'abriter, elle continuait sa marche, totalement résignée à la fatalité de la pluie lui tombant dessus. L'averse était froide, et ses cheveux trempés collaient à son visage.

Au bout de quelques minutes de marche, elle dégoulinait de pluie, et arrivait devant la vitrine crasseuse et noire de pollution du revendeur d'alcool du coin. Le vieil homme qui tenait la boutique la voyait parfois venir acheter en silence quelques bouteilles de vodka, toujours la même, une marque russe sèche et très alcoolisée.

L'alcool parfait pour perdre la tête quelques heures, pensa-t'elle en attrapant une des bouteilles de verre dépoli. Elle était accroupie, dos à l'entrée et elle sentit le vent froid du dehors carresser le bas de son dos quand quelqu'un poussa la porte d'entrée. Elle ne se retourna pas, allant dans l'autre rayon chercher l'un de ces petites fioles de sucre aromatisé qu'elle mélangeait à l'alcool pour le rendre supportable...

* ou suis je ?! *
Cela faisait des heures qu’il courait dans les rues enchaînant ruelle après ruelle.

« Putain ?! cette ville est si grande ? En 17 ans je n’était jamais venu ici ! »

Il s’arrêtât a bout de souffle mis ses mains a ses chevilles fît deux ou trois étirements, puis lançât son regard droit vers l’horizon sombre des tristes ruelles. énervait il shootait dans tout ce qui se trouvait sur son passage, jurait sur le ciel et les passants. Puis au bouts de quelques pas il se baissât pour ramasser une vielle bouteille d’alcool qu’il entreprenait de jeter vivement contre un de ses vieux mur noirs quand il vît une faible lueur,
* une boutique *Il se dirigeât vers l’enseigne et ouvrit la vieille porte grinçante et poussiéreuse qui se trouvait face a lui.
*une boutique d’alcool, dieux existe je n’en doute plus *
pensât il ironiquement. Il était loin de se douter de ce qu’il allait y voir…


Voguant a travers les rayons, il cherchait la perle rare, l’alcool qui le ferait oublier, oublier sa vie pourri, oublier cette fille qui le gonflait, oublier qu’il était devenu un pédophile au yeux de la loi. Il tenait toujours dans sa main le cadavre de bouteille qu’il avait ramassé il y a quelques instants. Baissait dans le rayons, presque a quatre pattes, il fouillait quand il vit des pieds a 6 mètres peut être plus, de grosse chaussures familière. Il relevât la tête, la perle rare, il l’avait trouvé. Elle se tenait la debout a quelques mètres. Son cœur s’accélérât
*merde, cette fille… ! merde merde et merde ! Pourquoi… Je suis maudit ?! foutue vie ! comment l’oublier je la vois ou que j’aille*
Il se relevât dans sa légendaire maladresse, sa main serrât son emprise autour du goulot du vieux cadavre de verre, elle éclata sous la pression
ce qui le fît revenir a lui

*qu’… que… je dois fuir, je dois fuir… encore… toujours ! C’est, c’est ce qu’il y a de mieux a faire pour elle, nous… *
il se retournât et courut de toute ses forces vers la vielles porte, comme un voleur, un imbécile torse nu en pleine nuit sous la pluie dans une boutique d’alcool devant la femme qu’il aime qui ne l’avait d’ailleurs pas remarqué…

*ce soir j’ai des envi de meurtre, de meurtre envers moi même… *

Le bruit de verre ramena Chlorine à la réalité qui tenait la même bouteille glacée dans la mains depuis une bonne minute. Elle sursauta et se retourna, juste à temps pour voir un éclair rose passer la porte. Rose ?!

Des souvenirs douloureux se reveillèrent. Elle avait vu ces mèches bicolores trempées de pluie comme les siennes franchir le battant de la porte et courir dehors, son coeur se remit à peser lourd dans sa poitrine, plus lourd encore que ces nuages chargés de pluie du dehors. Un seul moyen de savoir. Elle lache la bouteille sur le comptoir, face au vieux chauve qui ne comprenait rien à la scène. La porte en s'ouvrant créa un appel d'air qui renvoya des gouttes gelées dans le visage de Chlorine. Le vent soufflait, en plus de cette fichue pluie d'averse qui en s'était pas tarie.

Elle voyait ses traces sur le bitume, des empreintes de pas laissées dans l'eau et des flaques informes suite à son passage. Si ce qu'elle croyait avoir vu était vrai, alors en tournant, elle verrait au bout de la rue des mèches roses, et ...

"KAZU !"

Elle vit la silhouette s'arreter au milieu de la rue, déjà les empreintes d'effaçait, tandis que les pas de Chlorine la menait tout droit vers lui. Elle s'arreta à quelques mètres de lui, essouflée et détrempée.

Puis, sans prevenir, il se retourna et couru vers elle, la prenant dans ses bras.

En entendant son nom raisonner au coins des murs , s’engouffrant dans les rues , cet appel désespéré , ce supplice , ce nom qu’il haïssait plus que tout, ce nom qui lui écorchait le cœur tout autant que celui de Mura ou de Chlorine , il explosât , ses larmes coulait sur ses joues se confondant avec les grosses gouttes de pluie, passant ainsi invisible mais ses yeux gardaient toujours la même expression triste et vide. Son coeur s'arrétât net. Elle l’avait suivit, elle l’avait vu et suivi ,
*encore une fois… encore…une… *
sa tête tourné, une musique infernal raisonnait dans ses oreilles, tout cela n’avait aucun sens, il ne comprenait rien. Tout ce qu’il savait c’est qu’elle était la, elle était le diable, la tentation humaine, si il s’approchait, il serait perdu , perdu a jamais… Mais après tout , ne vivait il pas déjà l’enfer jours après jours ? Sans plus réfléchir, presque instinctivement il s’avançât plongeant ses grand yeux sombres dans ce de celle qu’il voulait, la pris par les hanche comme autrefois et la serrât contre son torse.

*je n’ai plus rien a perdre, je suis maudit… maudit… juste maudit. La vie n’a aucune valeur, je n’ai aucune valeur, en tout cas sans elle… Je ne sers a rien*

Aujourd’hui, il en était sûre, plus que jamais… Il n’avait plus rien a attendre de bon de cette foutue vie.

Surprise de la violence avec laquelle Kazu s'était jetté dans ses bras, Chlorine chancela, reculant de quelques pas, avant de refemer ses bras autour du torse nu de Kazu. Elle sentait son coeur battre comme un métronome à travers sa peau tremblante. Le sien avait le rythme d'un caisson de basse, faisant résonner son corps tout entier et battant de nouveau à grands coups dans sa tête. Elle glissa son visage dans le cou de Kazu, le sentant pleurer sur son épaule. Ses larmes chaudes se différenciait de la pluie glacée qui battait l'air.

Il se serrait de plus en plus fort contre elle, comme s'il avait peur qu'elle s'en aille. Tous les traumatismes qui avaient parsemé ses journées depuis quelques semaines semblèrent voler en éclat, elle ne sentait plus rien d'autre que son coeur qui battait de plus en plus vite.

Au bout de quelques minutes, elle sentit l'étreinte de Kazu se desserer, et son corps se détacher du sien. Sans même savoir pourquoi, elle le retint contre elle. Elle sentit son corps se raidir, mais au lieu de fuir, il tendit une main, approcha son visage du sien et l'embrassa doucement, comme s'il était à bout de force. Chlorine répondit timidement à son baiser, avant de sentir la langue de Kazu venir caresser ses lèvres. Elle savoura ce baiser chaud, alors que son corps frissonait dans le vent, serré contre celui de Kazu qui était littéralement gelé.

La main du jeune garçon glissée dans son dos se ressera sur la pull de maille informe, collant son bassin au sien. En sentant ses hanches se presser contre elle, Chlorine frissona. Son corps était un appel au vice, il la dépassait de peu, mais suffisament, sa peau brillait sous le reflet de la lune, à demi-cachée par un nuage, et il retrouvait peu à peu la chaleur qui l'avait deserté.

D'elle même, elle s'abandonna, relachant tous les muscles, jusque là tendus à bloc par ses nerfs à vif, ce baiser était l'alcool qu'elle cherchait pour oublier sa douleur.

*ça vibre, c'est quoi ce bordel?*

Son portable venait de vibrer, un appel? Il repoussât quelques peut la jeune femme et pris le téléphone au fin fond de sa poche.

*qui ça... Mura! merde c'est vrais je suis con je lui avais dis que je rentrais dans pas longtemps...*

"allo? oui... je suis désolé... a dessuite je rentre. bisous, moi aussi..."

ça voi avait changé elle était devenue plus douce, plus tendre, aimante. Aprés avoir racroché, ça voi été redevenue normal. Il regarda Chlorine d'un air géné.

"heu... Chlo je..." il rougi en repensant a la façont dont il l'avait coller a lui, et a l'effet que ça lui avait fait... Il bessât la tête vers le sol. "heu je dois partir, bye a+" il lui embrassât le front et se retournât avant de partir en courant.

*je suis un beau salaud!*



[ apart kazu suite]

Chlorine le vit décrocher sans la regarder, parler de cette voix inconnue à son interlocutrice. Une voix qu'elle n'avait entendue qu'une seule fois entre ses lèvres : quand elle s'était effondrée sur lui, en sortant de la bibliothèque.
Il raccrocha, bredouilla ce qu'elle cru etre un excuse, elle n'écoutait pas, perdue à des milliers de kilomètres de là.

En sentant la douceur de ses lèvres sur son front, elle revint sur Terre, pour le voir partir en courant. Cette fois, elle ne le retiendrais pas. son coeur s'était réchauffé en touchant celui de Kazu, avant de ressortir de ce rêve plus dur que l'acier. Toutes ses promesses lui revinrent en mémoire.

Promet moi de ne jamais etre faible comme lui.

Promet moi que tu seras toujours là.

Promet moi qu'on sera jamais séparés.

Promet moi ...


Elle avait toujours promis et c'était sous cette pluie d'orage qu'elle comprit le vrai sens de ces promesses, ces chaines invisibles et invincibles qu'elle avait accepter d'endosser. Elle ravala ses larmes, et couru jusqu'à chez elle, plus vite qu'elle n'aait jamais couru. Elle sentait son coeur battre au rythme de ses pas, libérée, l'esprit plus léger que l'air ambiant. Enfin, elle y voyait clair.

Il lui fallait un allié. Quelqu'un en qui elle pouvait avoir confiance. Agathe lui apportait ce sentiment filial, cette chaleur maternelle qui lui manquait depuis toujours. Cole était son frère jumeau, elle était liée à lui par le sang pour l'éternité. Okayashi était l'arme dont elle devait se servir pour sauvre Cole. C'est depuis ce jour que sa vie partait lentement en miettes, il fallait que ça change.

Promet moi de ne jamais etre faible comme lui.

En entrant dans son appartement, Chlorine reveilla Hell en ouvrant ses placards à la volée, et en sortant toutes les bouteilles d'alcool qu'ils contenaient. Elle n'avait plus de vodka, et son desespoir n'avait pas été assez profond apparement pour la forcer à vider ses reserves de rhum, martini, punch, gin et bière. Elle prit toutes ces bouteilles de verre estampillées et les jetta avec force les unes après les autres sur le sol de sa cuisine carrelée.



Non. Je ne serais jamais faible comme lui. Jamais.